thinking of you. (rhys)

And if you're in love, then you are the lucky one, 'cause most of us are bitter over someone. Setting fire to our insides for fun, to distract our hearts from ever missing them... But I'm forever missing him.

- Rhys Williams & Juliet Thompson -

Envie de le voir, de l'entendre. Envie de sentir ses lèvres embrasser les siennes, de sentir ses mains caresser doucement sa peau. Elle frissonne à cette pensée, à ce désir interdit. Il lui manque. Il lui manque tellement... Mais elle n'a plus la force de continuer cette relation cachée. C'est trop dur, trop douloureux. Elle ne supporte plus de n'être qu'une ombre dans sa vie, qu'une étrangère dont personne ne connait l'existence. C'est un amour impossible, une passion destructrice. C'est un feu qui la consume lentement. Une douleur qui brise son âme fragile et son cœur abimé. Parce qu'elle n'a pas le droit d'aimer cet homme... Elle n'a pas le droit de briser ce mariage, de détruire la vie de cette femme qu'elle jalouse tant. Elle l'envie. Elle l'envie de pouvoir porter son nom. De pouvoir s'afficher librement à ses côtés. De s'endormir dans ses bras et le voir à son réveil. Cette femme possède tout ce qu'elle n'aura jamais... Car elle en est certaine : Rhys ne sera jamais sien. C'est une dure réalité qu'elle accepte avec souffrance. Une vérité qu'elle a longtemps voulu ignorer mais qui s'affirme de plus en plus. Elle n'a plus la force de continuer cette relation vouée à l'échec. Chaque fois qu'il la quitte, elle sent son cœur se tordre dans sa poitrine, se briser en mille morceaux. Chaque départ lui fait l'effet d'une flèche, d'un poignard venant se planter dans son palpitant. Comment alors peut-elle continuer à aimer cet homme qu’elle n’aura jamais vraiment ? Ses sentiments ne s’éteindront peut-être jamais mais elle doit les faire taire, les enfouir au plus profond d’elle-même et avancer. Aller de l’avant, sans lui.

Une perle salée vient rouler sur sa joue pâle, signe de la tristesse qu’elle ressent. Cette larme, elle l’essuie vivement, n’assumant pas cette peine qui l’étreint pourtant depuis plusieurs semaines. Depuis qu’elle a choisi de mettre fin à cette histoire. Personne ne comprend. Personne ne sait à quel point ce qu’elle vit est délicat et difficile. Les autres ne voient que la tromperie. Ils ne voient en Rhys qu’un homme lâche et infidèle. Mais personne ne voit l’amour qu’elle lui porte. Personne ne réalise la force de ses sentiments ni même le bien qu’il lui procure. Il n’est peut-être pas parfait mais jamais auparavant elle n’a aimé quelqu’un si fort. Jamais un homme ne lui avait fait ressentir tant choses. Quelle ironie ! Le seul homme qui la rend folle est celui qu’elle n’aura jamais. Parce qu’elle ne peut être rien de plus que la maîtresse. Elle ne peut être que la femme détestée et cachée. La femme que l’on croit manipulatrice et intéressée. Mais elle n’est pas comme ça… Elle n’a pas choisi de tomber amoureuse ni même de désirer un homme marié. Elle aurait préféré que les choses se passent différemment… Malheureusement, elle ne peut pas revenir en arrière. Alors elle tente avec peine d’arrêter ce qui n’aurait jamais dû commencer. Peu importe à quel point elle en souffre, peu importe à quel point il lui manque…

La sonnerie de l’appartement retentit, brisant le calme qui régnait dans la pièce. Ses sourcils se froncent sous le coup de la surprise. Marlee et Elias ne sont pas là et elle n’attend personne. Elle se lève péniblement, se demandant qui peut bien venir la voir. A tous les coups ce sera pour un des deux Burton. Ou alors, ce sera un voisin venu réclamer quelque chose. Elle s’approche de l’entrée et jette un coup d’œil à travers le Judas. Elle se fige. Se glace. Son cœur bat à tout rompre, perturbé par l’image qui se dessine sous ses yeux. Rhys… Elle frissonne à l’idée de le savoir derrière la porte. La jeune femme ne se demande pas ce qu’il fait ici, elle sait que les messages et appels laissés sans réponse n’ont pas dû plaire au jeune Williams. Elle connaît les raisons de sa présence ici et redoute la confrontation. Car quand il est près d’elle, elle oublie tout… Elle oublie sa peine et ces moments où le manque est si fort qu’elle a l’impression de manquer d’air. Elle oublie les nuits qu’il passe, une autre lovée dans ses bras. Elle oublie que cette histoire est impossible et éphémère. Il suffit d’un regard et tout s’envole…

La main tremblante, elle ouvre avec lenteur la porte de l’appartement, stressée de revoir celui qu’elle aime. Angoissée à l’idée qu’elle puisse rechuter. Elle le voit et sent déjà son cœur fondre à cette image. Il semble fatigué, éreinté, presque vulnérable. Cette vision la touche alors qu’elle lutte avec ardeur pour ne pas lui sauter au cou. Jamais aucun homme n’avait eu une telle emprise sur elle. Jamais auparavant elle n’a éprouvé tant de désir pour une personne. Mais elle doit éteindre cette passion qui brûle en elle, ce feu destructeur qu’elle ne contrôle plus. « Rhys… » C’est un murmure. Un chuchotement presque inaudible. Ses yeux se mettent à briller doucement, alors qu’elle se sent totalement déboussolée par sa présence. Perturbée par cette distance qu’elle instaure mais qu’elle ne veut pas. Le voir est à la fois douloureux et agréable. C’est une caresse violente. Une gifle délicate. C’est perturbant et pourtant si familier, tout comme l’est leur histoire. « Qu’est-ce que tu fais là ? » demande-t-telle timidement tout en sachant sa réponse. Pourquoi ne me laisses-tu pas Rhys ? Ne vois-tu pas à quel point je souffre de tout cela ? Ne vois-tu pas à quel point c’est difficile d’être loin de toi ? Aide-moi. Sauve-moi…

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Juliet & Rhys

And as the world comes to an end I'll be here to hold your hand 'Cause you're my queen and I'm your lion-heart.

Ça faisait un mois, un mois pile que sa mère n'était plus de ce monde, que Rhys avait dû l'enterrer pour ne jamais revoir son visage. Alors, il n'était plus vraiment là, il n'est plus que l'ombre de lui-même. Errant dans un monde qui n'est pas vraiment le sien, essayant de vivre une vie qui ne lui convient pas. Ce n'est pas facile à avouer et encore moins à reconnaître mais, à cet instant il n'a besoin qu'une d'une personne avec lui. Celle qui le fuit le plus, qui ne prend même plus la peine de répondre à ses appels et qui ignore tout simplement les messages qu'il lui envoie. Rhys était dans la rue, marchant sans but, ne pouvant cesser de penser à cette femme. Elle avait le pouvoir de le posséder, de le dominer. Cette emprise sur le PDG elle n'en a pas conscience, elle ne sait pas que sans elle, sa vie n'a plus le même goût. Depuis qu'elle a fait irruption dans sa vie, il a compris le sens du mot aimer. Le pouvoir de la séduction avait alors, pris un tournant différent. Il n’était plus là pour rajouter des femmes à son tableau de chasse, non, il n'en voulait qu'une et c'était elle. Juliet Thompson. Alors, dans la rue, l'idée lui vient en tête de la trouver, de chercher la confrontation. De comprendre pourquoi elle n'a plus envie de lui. Même s'il n'est pas dupe, il sait très bien qu'elle en a ras le bol de jouer le rôle de la méchante. De se retrouver dans la position de la femme qui brise un couple heureux. Rhys se met à rire en pensant à ça. Un couple heureux, quelle belle connerie. Ce n'est que poudre aux yeux, faire semblant de s'aimer devant la caméra et se détester une fois que tout s’éteint. Ce n'est que ça, la vie de monsieur et madame Williams. Faire semblant. Tout en marchant il allume une cigarette, prenant le temps d'apprécier la fumée. Il tire dessus à plusieurs reprises avant de poser son regard sur le bar. Ce fameux bar, qui lui remémore de beaux souvenirs. La rencontre avec Juliet, cette femme qui va changer à tout jamais sa façon de penser. Il balance sa clope dans la rue avant d'ouvrir la porte. Son regard fait un rapide tour du bar, essayant de retrouver la silhouette de sa belle. Elle n'est pas là, elle doit sûrement fuir cet endroit. Alors, d'un pas lent il s'avance, s'accoudant contre le bar. Une femme lui fait un grand sourire, il ne daigne même pas lui prêter un regard. D'un geste, il commande un whisky, puis un autre. Sans s'en rendre compte la soirée défile à une vitesse folle. Il est là, comme un idiot en train d'enfiler des verres. Comme un pauvre ivrogne qui pense que la misère du monde est en train de s'abattre sur lui. Il a cette impression de couler et de ne pas pouvoir lutter pour remonter à la surface. Il joue avec son verre, fermant les yeux et essayant de se contrôler. Rhys se met à rire avant de claquer le verre sur le bar et balancer un billet pour régler sa note. Il enfile de nouveau sa veste et quitte cet endroit qui est en train de lui ressasser trop de choses. Il sort son téléphone portable, essayant de la joindre une fois de plus. Pour ne pas changer, il se retrouve à parler avec sa boite vocale. Elle l'évite, elle ne veut plus de lui, comment pouvait-elle l'ignorer après tant de bons moments. Il n'a pas envie, il ne peut pas l'accepter. Elle n'a pas le droit.

Une fois son portable rangé dans sa poche, il se décide à filer en direction de l'appartement de Juliet. Il a besoin de la voir, il a besoin de savoir, de faire une mise au point. De la serrer dans ses bras, de lui rappeler qu'il est là même si le soir il s'endort aux côtés d'une autre. Il ne pense qu'à elle, il n'a envie que d'elle. Son pas n'est pas sûr, il titube, pas assez pour oublier mais, suffisamment pour marcher avec difficulté. C'est avec peine qu'il rejoint l'appartement de la jeune femme. Il espère qu'elle va être seule, il n'a pas envie de se retrouver avec ses amies, de sourire alors qu'il veut exploser. Il en a besoin. Plusieurs minutes passent avant qu'il ne se décide à appuyer sur la sonnette. Il aurait pu partir sans jamais revenir. La main appuyée sur la porte le voilà qui enfonce son doigt sur le bouton, ça sonne. Il pousse un profond soupir, essayant déjà de chercher ce qu'il va dire. La porte s'ouvre, son cœur manque de vaciller, elle est là devant lui. Encore plus magnifique que jamais pourtant il la déteste, il lui en veut. Il avait eu besoin d'elle et elle n'avait pas fait l'effort de lui répondre. Elle murmure son prénom, il trésaille. C'est comme-ci en deux secondes elle venait de balayer toutes les idées noires qu'il a en tête. « Juliet... » il la regarde longuement, appréciant de la retrouver là, devant lui. Elle ne passe pas par quatre chemins lui demandant ce qu'il fait là. Il lâche un nouveau, un rictus plutôt. Avant d'ouvrir la porte en grand pour se permettre d'entrer dans l'appartement, pourquoi diable n'est-elle pas en train de l'inviter à entrer. Une fois à l'intérieur il se tourne vers elle, elle n'a de toute façon pas la force pour le pousser à l'extérieur. Il s'approche d'elle, laissant quelques centimètres de distances entre eux. « Pourquoi tu m'ignores ? Pourquoi tu me fuis ? T'as pas le droit de faire ça, tu le sais ? » sa voix est grave, presque dure. Il veut lui faire comprendre qu'elle ne pourra pas se débarrasser de lui aussi facilement. Il n'est pas fou de croire en eux, de croire en leurs amour même s'il ne pourra pas quitter sa femme du jour au lendemain. Il sait qu'il n'est pas parfait, loin de là mais, il ne pourra jamais la laisser filer entre ses doigts. Rien que de l'imaginer au bras d'un autre ça lui fait mal. C'est fou, la pauvre doit subir d'aimer un homme marié et lui, n'apprécie guère de la voir sourire à un autre homme.

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- Rhys Williams & Juliet Thompson -

Elle peut sentir son souffle, humer son parfum. Elle n’a qu’une envie : embrasser ces lèvres qui appellent son être tout entier. C’est fort. Puissant. Elle doit lutter de toutes ses forces pour ne pas céder, pour ne pas tomber dans ses bras. Jamais encore elle ne l’a vu si fragile. Elle ne connaît de cet homme que le visage confiant qu’il arbore au quotidien. Cet air sûr de lui qui le rend si attirant. Rhys a tout de l’homme irrésistible. Il a ce charme unique qui plaît aux femmes. Ce côté mystérieux et secret qui nous pousse à en savoir davantage. Rhys, c’est l’inaccessible. C’est la tentation. L’envie. Elle se demande souvent comment elle a pu lui plaire, avant de se rappeler qu’elle n’est pas la première femme à passer dans son lit. Le jeune Williams aime posséder, dominer. Il est de ces hommes qu’on sait infidèles et qui pourtant nous font plonger. Elle est peut-être naïve mais savoir qu’il peut être à elle le temps de quelques heures suffit à enflammer son cœur, à éveiller son âme trop longtemps endormie. Elle se contente de ces quelques heures d’amour, de ces instants volés bien trop courts à son goût. Mais tout cela ne suffit plus désormais. Parce que son être le réclame chaque minute qu’elle passe loin de lui. Le manque est trop fort, trop douloureux. La culpabilité se fait plus pressante, plus lourde à porter. Elle n’a plus la force pour tout ça… Et pourtant, lorsqu’elle le voit, elle se dit que jamais elle ne pourra arrêter. Cet homme fait partie d’elle. Il embrase ce corps qui n’appartient qu’à lui. S’il savait à quel point il la possède, à quel point il l’anime… Elle en est folle. Oui, c’est une folie d’aimer cet homme. Une folie douce et agréable mais pourtant destructrice. « Pourquoi tu m'ignores ? Pourquoi tu me fuis ? T'as pas le droit de faire ça, tu le sais ? » Elle entend ses plaintes. Elles résonnent en elle comme un coup de poignard en plein cœur. Si tu savais Rhys, si tu savais… Mais elle se ressaisit, intriguée par cette odeur d’alcool qui vient doucement chatouiller ses narines. Ce détail suffit à lui remettre les idées en place, à calmer ses ardeurs. Elle le repousse doucement comme pour imposer cette distance désormais nécessaire. « Tu empestes l’alcool Rhys… » souffle-t-elle déçue et triste de le voir dans cet état. « C’est vraiment pas le bon moment pour parler de tout ça. » Comment peut-elle lui annoncer la fin de leur idylle, de cette histoire trop belle pour exister alors qu’il lutte pour tenir debout ? Elle ne peut pas. Pas maintenant… Au fond d’elle, elle sait qu’il n’y aura jamais de bon moment. Parce qu’aucun d’eux ne veut que tout cela finisse. Aucun d’eux n’est prêt à renoncer à l’autre. Ils n’ont pourtant plus le choix… En réalité, ils ne l’ont jamais vraiment eu. « Tu as beaucoup trop bu, il vaudrait mieux que tu rentres chez toi et que tu te reposes. » Son cœur se brise de l’imaginer rejoindre cette femme qui l’attend sagement à la maison. C’est pourtant ce qu’il doit faire, peu importe à quel point elle aimerait qu’il reste, peu importe à quel point ces mots lui font mal. Ils ne sont que le reflet de cette vérité qu’elle tente d’oublier pour ne plus souffrir mais qui revient à elle sans cesse, frappant toujours plus fort. Il la regarde, désemparé et elle se sent défaillir. Comment résister ? Comment lutter ? Ses yeux s’embuent légèrement, lassée et fatiguée de ces batailles qu’elle mène dans le vent. « Qu’est-ce qu’il t’as pris hein ? Pourquoi tu t’es mis dans cet état ? » murmure-t-elle touchée de le voir ainsi. Elle ne devrait pas s’inquiéter pour lui mais sa curiosité est plus forte. Parce qu’elle tient à lui. Parce que malgré la souffrance elle ne supporte pas l’image qu’il lui renvoie à cet instant. Elle aimerait le serrer contre elle. Caresser ses joues. Embrasser sa peau. Elle aimerait le calmer, l’apaiser, le sauver de ses maux, de cette tristesse qui semble l'étouffer. Mais elle n’en a pas le droit… Plus maintenant. C’est trop tard Rhys, c’est trop tard…

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Juliet & Rhys

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Une fois dans l'appartement il ne peut plus faire marche arrière, il n'a pas le droit de se défiler et de fuir cette relation qui le possède. La belle depuis qu'elle est entrée dans sa vie ne fait que l’obséder, elle est toujours dans ses pensées. Il n'arrive pas à se défaire de l'emprise qu'elle a sur lui et inversement, il sait qu'elle ne pourra pas être sans lui. C'est une relation intense, peut-être trop qui risque de les pourrir, pourtant Rhys est prêt à en payer le prix. Il n'a pas peur de se l'avouer, de reconnaître qu'il ne peut pas vivre sans elle. Certes, il est bien trop fier pour venir ici lui balancer tout, lui dire qu'il a besoin d'elle. Ça serait se rabaisser, se montrer faible que d'ouvrir son cœur et ça, il se l'interdit depuis des années et des années. Il peut remercier son père qui n'a de cesse de lui parler de l'amour, de l'idiotie de voir des gens amoureux. Pour son père, les relations de couples basés sur l'amour c'est pour les faibles, les gens qui n'ont pas d'ambitions. Les compromis en revanche c'est bon pour les personnes de pouvoirs, qui veulent s'ouvrir, s'agrandir. C'est le cas de Rhys, il est marié parce que c'est toujours mieux et que sa femme lui permet d'accéder à des contacts important. Pourtant, de voir débarquer la fragile Juliet dans sa vie, ça vient tout chambouler. Elle n'était pas prévue dans ses plans, il avait pour habitude d’enchaîner les conquêtes, de faire ce qu'il voulait avec les femmes et elle, ah cette femme. Elle a le don pour le garder avec elle. Alors, il ne met pas longtemps avant de la questionner. Il se rapproche d'elle, lui balançant un flot de questions. En guise de réponse elle le réponse, il arque un sourcil, l'air grave. « Je n'ai bu qu'un verre ou deux ce n'est rien.. » tout en balayant d'un geste de la main cette remarque qu'elle vient de lui faire. C'est faux bien entendu, c'est plutôt la bouteille qu'il a bu mais, ça il va bien se garder de lui dire. Du moins pas de suite, la belle n'étant pas dupe, elle va bien s'en rendre compte d'elle-même. Elle n'avait pas envie de parler maintenant, elle fuit toute discussion avec lui. Il voit ça comme une barrière à tout échange avec lui, ça ne lui plaît guère. Rhys croise alors les bras, la fixant longuement avant de reprendre la parole. « Pas le moment ? Quand je tente d'entrer en contact avec toi, tu m'ignores et tu oses me dire que ce n'est pas le bon moment ? » le ton de sa voix augmente petit à petit. Rhys ne se rend pas compte qu'il perd le contrôle de la situation, il risque de s'emporter à tout moment. Il le sait, l'alcool et lui ça ne fait pas bon ménage, il serait dommage de faire souffrir Juliet au passage. Lui proposer de rentrer et de se reposer ce n'est pas la bonne solution là non plus. Elle sait très bien qu'il va se retrouver avec sa femme, celle qui a su le soutenir pendant ce mois qui vient de s'écouler. Il s'est rendu compte qu'elle était là pour lui, toujours là, elle a été d'un grand soutien, une épaule prête à l'écouter parler, à lui dire quoi faire, à l'aider à tout organiser pour enterrer sa mère. Pendant ce temps Thompson ne prenait même pas la peine de lui répondre, de décrocher son foutu téléphone portable, tandis qu'il pense à ça, sa main se serre. Son poing se serre, il serre les dents aussi au risque de se péter la mâchoire. « Je n'ai pas envie de rentrer Juliet, j'ai envie d'être avec toi, c'est si dur à comprendre ? » il la regarde dans les yeux, essayant de lui faire passer un message, son visage est pourtant tiré. Les traits usés, l'alcool, la colère, la rage, l'amour, des sentiments multiples qui viennent se bousculer dans son esprit. Il a envie de tout envoyer promener, de foutre un coup de poing dans le mur, de partir pour ne plus jamais revenir. Il devrait la laisser vivre sa vie, il devrait la laisser se construire avec un autre mais, non, il est bien trop égoïste pour ça. Il préfère la condamner à un avenir incertain avec lui, plutôt que de la voir heureuse avec un autre. Puis comme à bout de force, son regard se pose une fois de plus sur elle, un regard plein d'espoir pour eux, il a besoin d'elle. Pas juste sur le plan sexuel, pas parce qu'il veut sentir sa peau contre la sienne mais, parce qu'elle est sienne. Quand il l'écoute parler, son poing ne veut pas se desserrer il reste figé. « Ce qu'il m'a pris ? J'avais besoin de toi bordel ! Je voulais que tu sois là à mes côtés pour...pour.. » il lève son bras rapidement en colère, pour la montrer du doigt avant de se retourner, il n'a pas la force de la regarder. « Pour enterrer ma mère, elle est morte, j'ai voulu te le dire. Je t'ai appelé à plusieurs reprises, j'ai envoyé des messages pour te demander des nouvelles mais, tu n'as pas daigné me répondre. Tu avais d'autres choses à faire sûrement plus intéressantes que moi.. » il se tourne enfin pour la regarder. Son visage n'est plus le même, il est triste, à bout. « Je voulais juste que tu sois là.. » il termine dans un murmure déçu de cette situation. N'attendant rien de Juliet, il avance dans le salon en direction de la fenêtre, il a besoin de prendre l'air, de se changer les idées un court instant. Une fois devant il l'ouvre en grand et sort son paquet de cigarettes.

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- Rhys Williams & Juliet Thompson -

Elle se fige, se glace, alors qu’elle voit la colère doucement monter en lui. L’angoisse la prend peu à peu, appréhendant la moindre de ses réactions. Il semble si tendu qu’elle en a mal, qu’elle a le cœur qui se serre de le savoir dans cet état. Parce qu’elle n’aime pas que les choses se passent ainsi. Elle déteste ce regard qu’il pose sur elle. Un regard empli de désespoir et de déception. Tu ne comprends pas Rhys… Non, il ne sait pas à quel point c’est dur, à quel point c’est douloureux de devoir renoncer à lui. Il ne sait pas à quel point elle souffre de le regarder en sachant que plus rien ne pourra exister, que cette histoire, leur histoire, prend fin désormais. Il ne sait pas à quel point elle trouve cela injuste de ne pas avoir le droit de l’aimer. Pourtant elle en est folle ! Elle donnerait tout pour avoir la chance d’être avec lui, pour vivre cette histoire qui aurait pu être si belle si elle n’avait pas été si dramatique. Mais rien ne semble jamais aller droit dans sa vie. Tout n’a toujours été que souffrance et complication. Rejetée depuis l’enfance, elle ne sait pas comment aimer. Elle passe son temps à tout détruire, à décevoir ceux qu’elle aime. Encore aujourd’hui, elle peut lire dans ses yeux à quel point elle le blesse, à quel point il lui en veut. Jamais encore il n’a semblé si furieux envers elle. Elle a peur. Peur de ses reproches. Peur de sa haine. Elle le craint, effrayée par le nombre de verres qu’il semble avoir bu et qui joue sur son comportement. Il se défend, tente en vain de lui mentir. Mais elle n’est pas dupe, elle sait bien qu’il masque la vérité pour qu’elle l’écoute, pour qu’elle l’entende. « Ne me mens pas Rhys, s’il te plaît… » souffle-t-elle, alors qu’elle sent ses muscles se tendre tant l’atmosphère est électrique et étouffante. Elle se mord la lèvre et se retient de pleurer tandis qu’il déverse sur elle toute sa frustration, toute sa colère. Elle a mal. Putain, oui elle a mal de l’entendre dire cela. Mais qu’espérait-il ? Il savait aussi bien qu’elle que ça ne marcherait jamais. Qu’ils étaient voués à s’aimer pour s’oublier ensuite. Elle lui en veut elle aussi. Elle le hait de l’avoir fait tomber amoureuse de lui. Elle le hait de lui avoir promis toutes ces choses qu’il ne pouvait lui offrir. Elle le hait de l’aimer à en crever et de devoir tout abandonner, de devoir avancer et faire comme si rien de tout cela n’avait existé. Pourquoi moi Rhys ? Pourquoi moi ? Elle se dit parfois qu’il aurait mieux valu qu’il la rejette, qu’elle ne soit qu’une femme de plus dans son lit, qu’une maitresse venant combler ses désirs. Et s’il ne l’avait jamais aimé, serait-elle plus heureuse aujourd’hui ? Probablement pas… Parce qu’il la rend si vivante, si humaine ! A quoi bon exister si ce n’est pour éprouver ce genre de choses ? Elle comprend désormais à quel point l’amour est douloureux et pourtant si délicieux. C’est une torture agréable. Un manque constant. Un besoin devenu presque vital. Une envie qu’elle va devoir taire, qu’elle va devoir enfouir au plus profond d’elle-même… Elle ne répond rien à ses remarques, elle ne relève pas ce ton froid et dur qu’il emploie. Parce qu’elle comprend, parce qu’elle sait ce qu’il vit… Alors elle se tait. Elle encaisse en silence ses reproches, sa rancœur. « Je n'ai pas envie de rentrer Juliet, j'ai envie d'être avec toi, c'est si dur à comprendre ? » Cette simple phrase suffit à réduire à néant toute la force dont elle a fait preuve jusque-là. C’est trop pour elle… Elle ferme les yeux, déboussolée par cet aveu, brisée par un amour qui ne peut s’épanouir. « Tu n’as pas le droit de vouloir ça Rhys, tu comprends ? Tu n’as plus le droit… » répond-elle la voix tremblante, anéantie par cette vérité qui blesse, abattue par cette réalité qu’elle ne peut combattre. Et puis il y a cette autre réalité qui vient la frapper de plein fouet… Cette confession qu’elle découvre avec stupeur. Cet aveu qui la brise un peu plus. Sa mère est morte… Sa bouche s’ouvre dans un mouvement de surprise qu’elle ne peut contrôler, effarée par cette nouvelle tragique. Elle n’a pas été là. Elle n’a pas été là au moment où il avait le plus besoin d’elle. Trop concentrée, trop déterminée à arrêter cette relation elle l’avait abandonné au pire moment de sa vie. Etouffée par les regrets, rongée par cette culpabilité qui ne cesse de s’alourdir, elle se sent honteuse et impuissante. Si j’avais su… Elle s’approche de lui à pas feutrés. Doucement son corps vient se coller à son dos. De fines larmes roulent sur ses joues, trop épuisée pour garder en elle tout ce qu’elle ressent. Trop coupable pour ne pas se montrer vulnérable face à lui. « Je suis désolée… Je suis tellement désolée mon amour… » avoue-t-elle des sanglots dans la voix, alors qu’elle entoure de ses bras fins la taille de l’homme qu’elle aime. Un homme qu’elle n’a pas su aider, un homme qu’elle n’a pas su sauver… Toi aussi je t’ai laissé… Elle se serre un peu plus contre lui, ressentant ce besoin puissant de le retrouver. « Pardonne-moi. Je t’en supplie, pardonne-moi… » Je ne peux pas vivre sans toi…

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