- You could be my unintended choice -
Chapitre I« Tu vas me rendre folle ! Tu le sais ça Jonah ? Hein tu le sais ? » je maintiens effrontément le regarde de ma mère, bien qu’elle soit furieuse contre moi. Il y a de quoi, j’ai encore fait des conneries… à ses yeux je ne sais faire que ça. C’est peut-être parce que je suis le fils d’un salaud, de celui qui lui a brisé le cœur il y a sept ans. J’ai douze ans, je ne sais pas vraiment d’où je viens et surtout je ne sais pas où je vais. Comment le savoir à mon âge me direz vous, mais ça ne m’aide pas à y voir plus clair. Je me sens perdu partout où je vais et la seule chose que je sache identifier dans le tumulte de mes émotions, c’est la colère. J’en ai après la terre entière et tout ce que je trouve à faire pour me débarrasser de ma rage c’est de trouver une nouvelle frasque à mettre au point. J’emmerde le monde parce qu’il ne bouge pas assez vite à mon goût, parce que ma vie est nulle quand je suis le garçon sage que ma mère rêverait d’avoir. Les seuls moments où tout va bien c’est quand je suis chez les Burton avec mon meilleur ami, plus encore, mon frère : Elias. Ce qui est assez chiant par contre c’est que sa petite sœur nous colle toujours aux baskets et ça c’est galère ! Il accepte toujours qu’elle nous suive et moi j’essaye sans cesse d’éviter sa présence. Elle ne peut pas jouer à la poupée comme toutes les autres filles ? Faire péter des pétards dans les boites aux lettres c’est un truc de garçons !
Le problème c’est que je me suis fait attraper cette fois… une voisine m’a vu mais pas Elias. Heureusement. Je préfère prendre l’engueulade à sa place, après tout c’était mon idée. Je crois que cette fois j’ai dépassé une limite jusque là jamais atteinte. Ma mère crie et jamais elle ne m’a regardé avec autant de désespoir.
« Qu’est-ce que je peux faire pour que tu arrêtes ? Dis moi ! » je hausse les épaules, moi-même je ne sais pas quoi répondre, il faut bien que je m’amuse, non ? Jusque là les sports auxquels elle m’a inscrit n’ont réussi à m’occuper qu’un temps mais c’est comme si ma tête allait trop vite, je me lasse, j’en veux plus j’ai envie d’avoir une place dans le monde, mais je gesticule et c’est comme si personne ne me voit.
« Tu iras en camp cet été… et je vais t’inscrire dans un pensionnat même si je dois y passer toutes mes économies. » soudain j’ai eu peur. Ma mère voulait m’envoyer loin d’elle. Est-ce que je l’avais déçue à ce point ? Ma gorge s’est serrée mais j’ai gardé la tête haute
« Arrêtes d’être insolent ! » a-t-elle crier encore, au bord des larmes. J’ai compris que les choses ne seraient plus pareilles
« Mais maman je suis désolé. » « Vas dans ta chambre Jonah. » elle ne m’a même pas regardé et s’est servi un verre elle qui pourtant ne buvait pas. J’ai trainé mes pieds jusqu’à ma chambre, shooté dans ce qui trainait par terre et me suis allongé sur mon lit. Encore une fois j’étais en colère. Et encore plus quand j’ai entendu ma mère qui craquait dans le salon… foutue isolation pourrie. Qu’est-ce qui clochait avec moi, hein ?
Chapitre IILa patience de Monsieur Andrews à mon égard est une chose nouvelle pour moi, tout comme l’attention qu’il semble me porter. Pour la première fois de ma vie j’ai l’impression de compter, de ne pas juste être un gamin parmi les autres, à chaque cours de musique je me sens bien et ça change du reste du temps où j’ai encore l’impression d’être un éternel incompris. Bien sûr ça m’énerve, alors j’affiche mon arrogance comme un paon fait la roue pour impressionner. Ça ne fonctionne pas vraiment ici au pensionnat parce que je ne suis pas le seul à vouloir jouer les durs, à vouloir semer le trouble et parfois je me sens même bien innocent par rapport à d’autres. Je ne sais pas s’ils ont raison de s’entêter, parce que les sanctions sont rudes et que j’ai eu ma dose de récurage de sanitaires pour toute ma scolarité alors que je n’ai subit cette sanction qu’une seule et unique fois. Petit à petit je comprends que mon agitation est vaine, j’ai bien mieux à faire en concentrant mon énergie à essayer de comprendre ce que l’on veut m’apprendre. Ce n’est pas toujours intéressant, mais au fer et à mesure que le temps passe je me découvre des centres d’intérêts bien plus cool que d’aller foutre le feu aux poubelles des dortoirs ou que de mettre du colorant dans la tuyauterie des douches. Je ne sais pas si c’est parce que Monsieur Andrews enseigne la musique que j’ai commencé à vouloir la comprendre, la connaître, l’apprendre ou si j’avais toujours eu ça en moi et qu’il avait juste su le voir. Je crois que c’est quand j’ai commencé à apprendre la guitare et le piano sous son œil attentif que les choses ont commencé à s’arranger pour moi. J’ai trouvé un moyen de canaliser ma colère et toute mon énergie passe dans les efforts que je déploie pour rendre mes amas de note harmonieux. La musique est la matière dans laquelle je deviens le plus studieux et mon professeur n’hésite pas à faire des heures sup pour m’aider à progresser d’avantage. Il a été le premier à vrai croire en moi. Ma mère m’a toujours semblé dépassée par les évènements pour que j’ai l’impression qu’elle croyait en moi, mais j’allais l’impressionner je m’en faisais la promesse.
N’ayant pas eu de père j’avais jusque là ignoré ce que ça faisait d’être confronté à l’autorité d’un homme qui se voulait protecteur mais savait également se faire moralisateur lorsque ça s’avérait nécessaire. J’ai eu du mal au début et mes révoltes étaient à l’image de mon tempérament… plutôt pimentées. Le temps je m’affirme, plus seulement en jouant les troubles fêtes, mais par mon caractère bien trempé et ma tendance à ne pas garder mon avis pour moi. Définitivement j’ai l’esprit rebelle de certains artistes et c’était peut-être ça que mon prof de musique avait flairé à peine avais-je mis les pieds à l’internat. Je lui voue un grand respect et il est bien le seul à pouvoir tempérer mes coup de sang. A son contact j’apprends la musique, la curiosité, le goût du travail bien fait, l’ouverture d’esprit. Cet homme a beaucoup voyagé, vécu des expériences incroyables à travers le monde et je l’admire autant que je suis reconnaissant qu’il partage cela avec moi, l’ado turbulent et un peu paumé. Mais l’âge ingrat ne m’épargne pas pour autant.
Si le travail fait avec Monsieur Andrews me maintient sur un certain rail, les préoccupations liées à cette période de la vie me dissipent. Si plus jeune je trouvais les filles aussi nulles qu’inintéressantes et encombrantes, j’ai revu mon jugement. Premiers émois, premières maladresses, premiers râteaux puis vint le premier baiser et se développe mon goût pour la séduction. J’ai peur de m’attacher, les sentiments c’est pour les faibles et tout ce qui m’intéresse c’est plaire. Le contexte du pensionnat n’est pas forcément idéal et on doit souvent redoubler de ruse pour outre passer les interdictions notamment sur l’accès aux dortoirs du sexe opposé ou les sorties… Je rentre seulement lors des vacances scolaires où le pensionnat ferme totalement, je vois assez peu ma mère et nos relations sont moins tendues. Mais elle projette de quitter San Francisco et à quinze ans alors que j’y ai toujours vécu, je n’ai d’autre réaction que de m’opposer à sa décision. Et ça sera en vain puisqu’elle part finalement s’installer à Sacramento. Son choix m’éloigne encore d’avantage de ma vie, de mon passé de gamin turbulent et des Burton.
Chapitre IIIJ’étais parti de loin et pourtant j’ai fini ma scolarité en obtenant mon diplôme. Pas major de ma promo ça ce n’est pas difficile à deviner, mais au moins je ne suis pas descendu du train en marche alors que c’était plus ou moins ce que tout le monde pensait que je ferais. Maintenant je dois penser à mon avenir et cette école de musique dans laquelle le niveau est plutôt bon, d’après ce que m’a dit Monsieur Andrews, semble toute indiquée comme premiers pas vers mon ambition d’être musicien professionnel. Les frais de scolarité ne seront pas un problème, il a réussi à m’obtenir une bourse. Je n’ai pas le droit de le décevoir, et je saisis ce qui me paraît être une chance que je ne dois pas laisser filer. J’ai dix neuf ans, ma vie ressemble un peu plus à quelque chose de construit mais mon goût pour la fête et les filles m’éloigne parfois un peu trop des exigences d’une vie d’adulte équilibré dans laquelle on cherche à me faire entrer petit à petit. Celui que je considère comme mon mentor, après ces années où il m’a enseigné la musique et tellement plus que ça, m’a répété souvent que le travail était indispensable pour sublimer mon talent et me démarquer des autres. Mon esprit hors des conventions, ma tendance à la rébellion sont des atouts à double tranchant à propos desquels il m’a souvent mis en garde. Mais la fougue de la jeunesse a tendance à l’emporter, mes prises de consciences sont la plupart du temps tardives et me mordre les doigts face à mes erreurs ne les résout pas. J’apprends de mes expériences puis replonge tête baissée vers de nouvelles distractions.
Qui dit soirée dit tabac, alcool, filles et nuit blanche… je maintenais un rythme de vie peu compatible avec des études je tente malgré tout de m’y tenir. Mais Autant avouer que rapidement les distractions prennent le pas sur le travail, je sors beaucoup avec mon nouveau groupe d’amis et les remarques des professeurs se font plus négatives. Je suis partagé entre mon envie de réussir à percer dans le milieu et l’intérêt que représente ma nouvelle vie. Je me dis que je n’ai que vingt ans, la vie devant moi et tout le temps de m’emmerder à être raisonnable. C’est peut-être une grosse erreur, en tout cas elle me conduit directement à la porte de mon école. J’échoue ma première année par manque de sérieux et fini sur la touche, il n’y a pas de place pour les fêtards qui ne glandent rien. Un mélange de frustration et de colère s’emparent de moi et je persiste et signe à m’aventure dans une existence remplie d’excès. À l’aube de mes vingt et un an je suis presque à la rue lorsque je décide de m’installer à San Francisco de manière autonome. Dans un même temps je renoue avec mon passé, les Burton et fait réellement connaissance avec celle qui m’a toujours semblé être un poids lorsque j’étais un gamin : Marlee-Rose. Elle aussi est un esprit rebelle, elle a grandit, c’est tout juste si j’ai l’impression de l’avoir connu avant. Notre relation n’a plus rien à voir avec celle du passé et peu à peu nous développons une vraie complicité. Son frère regarde les choses d’un œil vigilant, je le sais… après tout il me connaît et sait que chaque soir ou presque je froisse les draps d’une fille différente de celle de la veille.
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<pris>jack falahee</pris> — <pseudo>[url=http://goldengate.forumactif.org/u42]jonah knivetton[/url]</pseudo>