Généralement, elle n'aimait pas les bars depuis qu'elle était enfant. Elle avait quasiment vécu son enfance avec son oncle dans un bar. Dans le Bronx, les bars n'étaient pas classes et raffinés enfin, pas à son époque. Ils étaient sales, le genre de bar où tu attrapais des maladies en buvant dans un verre. Lucia regardait son oncle jouer aux cartes, au poker. Les autres enfants ne faisaient pas cela. A la sortie de l'école, les enfants goûtaient, faisaient leurs devoirs et s'occupaient avec leurs parents. Lorsqu'elle sortait de l'école, elle rejoignait son oncle, ivre, jouer au poker, ne faisant pas ses devoirs. A 8 ans, il était difficile de les faire, seule. Puis, ils rentraient très tard, elle, traînant son oncle ivre mort et dépouillé chez eux. De son enfance avec lui, elle n'avait gardé que l'image vulgaire de ce bar où toutes les MST traînaient, et où la violence régnait. Cette image l'avait hantée toute sa vie et elle haïssait les bars surtout qu'à l'âge adulte, elle devait parfois recherché son mari qui dealait dans les bars parfois.

Mais Lucia avait eu un faible pour ce bar. Il était classe et élégant, il y avait bien sûr des hommes saouls mais comme ceux qu'elle avait eu au Bronx. Il était propre ce bar et elle allait là pour faire quelques affaires et puis, elle ressentait une certaine attirance pour la patronne du bar. Cette soirée, elle avait besoin de décompresser. Elle partait trop souvent, elle le savait mais Lucia n'avait pas de patience. Son éducation ne lui avait donné de la patience avec les enfants, ni, cet instinct maternel. Elle s'était encore disputée avec son fils, il y a eu des reproches, des cris puis un silence macabre qui s'était abattu dans la maison. Elle avait donné des ordres puis elle était partie dans ce bar, pour boire quelques verres et décompresser, pour oublier la dispute. Demain, elle se fera pardonner en lui offrant des cadeaux coûteux.

En cette belle soirée , vêtue d'une robe bordeaux, elle buvait des verres au comptoir, observant la pièce. Lucia a toujours été une observatrice, elle regardait les gens avant de les approcher.  Elle les jaugeait, regardait dans leurs yeux afin de voir ce qui se passait. Elle parlait quelque fois à Sierra, l'embrassait avant de finalement partir. Demain, elle avait aussi, une longue journée qui l'attendait avec des idiots. Elle enfilait son manteau classe avant de partir, faisant claquer ses cuissardes noires à talons contre le sol du bar avant de finalement claquer la porte du bar. Elle descendit quelques escaliers avant de voir deux personnes dans une ruelle assez mal éclairée et hors caméra. Elle avait cru à quelque chose de grave. La femme d'affaire n'était pas connue pour un courage légendaire. Mais elle avait décidé de s'approcher. Non, ce n'était pas ce qu'elle croyait. C'était un deal.

Une grimace venait étirer ses lèvres, de la dogue ? Lucia haïssait cela. La drogue avait consumé sa famille, l'avait détruit et elle en avait souffert de cela. Elle avait souffert de voir sa grand-mère qui préférait se droguer plutôt que s'occuper d'elle. Sa mère s'occupait de son mari dealeur et de ses petites demi-soeur. S'approchant, le client partit, heureux de sa bonne affaire. Elle en était dégoûtée de voir cela.  Surtout que tu étais une jeune fille. Tu ne devais pas être la tête du réseau à coup sûr. Une fois seule, elle dardait son regard foncé sur toi. Lucia était vêtue d'une robe rouge bordeaux et d'un manteau noir boutonné à l'endroit de sa poitrine découverte, cela lui donnait un côté austère et classe, élégant.

Cela en était trop pour elle. La belle trentenaire se mit à la lumière, ses bottes claquant contre le sol dur.  Tu ne devais pas faire ça, la drogue allait te consumer. Il faut qu'elle te prévient.

-Tu ne devrais pas vendre de la drogue, ce n'est pas intelligent de ta part, déclara-t-elle d'une voix sombre et froide.

Sa voix était rauque presque impérieuse mais ce n'était juste qu'une constatation. Lucia t'offrit un sourire carnassier, mis en valeurs par son rouge à lèvres. Elle arquait un sourcil, intriguée par ta réponse que tu vas pas tarder à dire. Elle espérait que tu comprennes ses propos pour te sortir de cela avant que tu finisses mal, comme sa famille, comme son mari ou d'un certain côté comme elle.