Quelle bande d'abrutis finis, pensa-t-elle en regardant tour à tour ses associés, tous vêtus de costumes 3 pièces. Malgré leurs apparences charismatiques, Lucia ne voyait aucunement des hommes, des fillettes qui venaient pleurer dans ses jupons. Ses yeux marron les fusillaient, les foudroyaient du regard. Ils avaient peur, elle sentait celle-ci émaner d'eux. Peur d'une femme comme elle, peur de son jugement, comme les pauvres martyr ayant peur du jugement de Dieu. Ils avaient baissé la tête. Lucia était calme et c'était plus qu'effrayant qu'une rage qui éclate au grand jour. A l'intérieur, elle ruminait, elle fulminait à cause de ces idiots présomptueux. Encore une fois, elle allait rentrer tard, encore une fois, elle allait prendre les remarques et les reproches de son fils. D'un simple mot, elle les congédiait. Lorsqu'elle entendit la porte claquer, Lucia se levait , faisant les cents pas pour décompresser. Au lieu de terminer à 15h00 afin de profiter de son fils, elle allait rentrer tard, à cause de ces idiots. Pathétique ! Eux n'étaient que des fils à papa et maman, pistonner depuis leurs plus tendres enfances. Ils n'avaient jamais eu à travailler pour arriver où ils s'en sont aujourd'hui. Lucia avait ramé, travaillé dur, pris de gros risques pour le bien à elle et son fils. Il ne fallait pas que ces incompétents gâchent tout. Après avoir bu un petit remontant, s'être calmée en regardant le monde bouger à contrebas, derrière sa baie vitrée. La femme d'affaire se mit à travailler pour terminer à 20h, et rattraper toutes leurs erreurs. Un jour, elle allait les virer.

Cela ne servait à rien de rentrer pour profiter de son fils, cela ne finirait en cris ou en dispute. Elle quittait son travail, en colère et énervée contre ces nigauds. Il fallait qu'elle se décompresse, qu'elle aille boire un petit verre dans un bar. Elle en connaissait un, plutôt pas mal, selon certains qui se trouvait Cow Hollow. Elle allait se détendre là-bas. Roulant dans San Francisco, elle finit par arriver devant le bar nommé " l'As de Pique". Elle garait sa Mercedes, non loin des caméras de surveillance. Elle sortit de sa voiture avec classe et élégance. Elle était vêtue d'une robe rouge arrivant à mi-cuisse, laissant entrevoir ses belles jambes galbées, son blazer noir cintré au niveau de sa taille de guêpe et ses cuissardes noires . Sa robe la mettait en valeurs avec ce petit décolleté montrant quelque peu sa poitrine généreuse. Ses cheveux noirs lissés et coupés court, encadraient son magnifique visage maquillé discrètement. De sa démarche élégante et raffinée faisant claquer ses cuissardes à talons contre le sol bétonné. Elle vit une belle blonde plantureuse devant en train de fumer une cigarette, Lucia traçait son chemin et rentra dans le bar, commandant un bourbon sec. Elle en aurait bien besoin. La femme d'affaire fut étonnée par le monde dans la salle, jouant au poker. Lucia savait y jouer, c'était le premier jeu, qu'elle avait appris enfant. Elle se dirigeait vers une table qui semblait plus dépourvue en jetons que les autres. Ils n'allaient pas tarder à perdre ou à gagner. Lucia attendit patiemment avant de sentir une présence à ses côtés.

La millionnaire tournait la tête vers ce regard pesant et tomba sur des yeux d'un vert captivant. La brunette arquait un sourcil intrigué lorsque celle-ci s'adressa à elle. Lucia eut un sourire en coin, en voyant la belle blonde se sentir nerveuse en sa présence. Elle le savait, elle venait de trouver sa distraction pour ce soir, un moyen de décompression. Au moins, elle n'allait pas ruminer toute seule. Lucia haïssait d'être seule lorsqu'elle devait ruminer sa colère sourde. Elle aimait avoir des amants ou amantes par-ci, par là, et oublier temporairement, sa vie tragique. Ce soir, elle s'était trouvée un nouveau jeu en ta personne.

-Bonsoir madame, prononça-t-elle avec une voix suave et enjouée. Ravie de vous rencontrer. Oui, j'ai entendu parler de votre bar qui est assez agréable, cela dit en passant. Pour vous répondre, oui, j'attends pour jouer aux cartes. Ils me semblent bien saoules et bien ruiner alors je présume, que c'est pour bientôt, qu'ils partiront, s'enquit-elle sur le même ton fluet.

Lucia t'offrit un sourire éclatant , correspondant au ton , qu'elle avait employé, sa voix d'ordinaire rauque était étrangement devenue mélodieux et harmonieux. En cette soirée, elle voulait s'amuser.